Journal du Japon : Pouvez-vous nous présenter votre parcours artistique ?
Kanon Wakeshima
: J’ai commencé le violoncelle à l’âge
de 3 ans. Ensuite vers la fin du lycée, j’ai pu participer
à une audition qui m’a permis de rencontrer Mana-sama avec
qui j’ai travaillé par la suite. L’année
dernière, au mois de mai, j’ai pu sortir mon premier
single grâce à lui. Et suite au succès de ce
single, j’ai pu sortir mon premier album cette année.
J’ai aussi pu venir en France en février, puis revenir
cette fois pour Japan Expo pour faire un concert devant plusieurs
milliers de personnes.
Mata-Web : Pourquoi avoir choisi cet instrument ?
Kanon Wakeshima
: J’ai commencé tellement jeune que ce sont mes parents
qui, à l’âge de 3 ans, m’ont proposé de
faire du violoncelle. Donc je n’ai pas de souvenirs de cette
période, et pourquoi ça a été le
violoncelle. J’étais trop jeune pour m’en rappeler.
Je pense que c’est une musique que mes parents
appréciaient beaucoup, et comme c’est assez rare de voir
des personnes de sexe féminin jouer de cet instrument, ils ont
pensé que ce serait assez amusant de me lancer dans le
violoncelle.
Japanbar : Still doll vous a
propulsé sur le devant de la scène, comment avez-vous
été choisie pour interpréter cet ending ?
Kanon Wakeshima :
en fait, c’est la chanson Still doll qui a été
choisie par les gens qui ont créé la série Vampire
Knight. Ils étaient plusieurs à délibérer
sur plusieurs chansons et c’est Still doll qui a
été choisie, donc moi-même qui ai été
choisie pour cet ending.
Journal du Japon : Pouvez-vous définir votre style musical ?
Kanon Wakeshima
: Mon style musical c’est un peu le thème entre une jeune
fille et une personne d’âge adulte, la rencontre entre ces
personnes intermédiaires, avec tout le côté mignon
et enfantin de la jeune fille et le côté plus sombre et
les soucis de l’âge adulte. Ça c’est mon monde
spécial, un rôle que je joue et que je reprends dans tous
les thèmes de mes chansons.
Mata-Web : D’où vous viennent vos inspirations, est-ce de films, de contes, des deux ?
Kanon Wakeshima :
Oui, il y a les Contes de Grimm et les Contes de ma mère
l’Oye (ndlr : de Charles Perrault) qui reprennent les
thèmes du côté enfantin et le côté
plus sombre d’adulte, qu’on retrouve dans ces contes.
C’est là que je trouve mon inspiration.
Japanbar
: Est-ce le lapin blanc que vous avait fabriqué votre
père étant petite qui vous a inspiré pour Still
doll ?
Kanon Wakeshima : (rires)
Effectivement, maintenant que vous me le dites, c’est vrai que
quand j’étais plus jeune, j’avais pas mal de
peluches et de poupées, j’en prenais très soin. Et
c’est un peu le reflet de ce soin apporté à mes
poupées et l’affection que je leur apporte que j’ai
imprégné à mes paroles.
Japanbar
: Vous aimez passer du temps à contempler le ciel et tout ce
qu’il comporte, est-ce également une source
d’inspiration ?
Kanon Wakeshima : Cela peut
effectivement me donner des idées fantastiques, comme des
phénomènes identiques à une pluie sous un beau
temps, ou des orages secs. En visionnant le ciel, ça peut me
donner de l’inspiration dans mes chansons.
Journal
du Japon : Quelles ont été les difficultés
rencontrées lors de la réalisation du dernier album ?
Kanon Wakeshima :
Pour chaque création de chansons, nous avions assez de temps,
donc il n’y avait pas de problème de ce côté
là. C’est plus qu’on avait plusieurs arrangements
pour un seul morceau et le plus difficile a été de faire
le choix et de forcément jeter certains arrangements qu’on
appréciait également. Le principal souci,
c’était un seul arrangement pour un seul morceau.
Journal
du Japon : Comptez-vous sortir un jour les différents
arrangements que vous n’avez pas retenus pour l’album ?
Kanon Wakeshima :
Oui c’est vrai qu’en plus on avait notamment quelques
morceaux avec des refrains en français sur certaines chansons
qui n’ont pas été choisies. Donc si j’avais
l’occasion de les sortir en France, j’aimerais vraiment
vous les faire écouter.
Mata-Web/Japanbar :
Mana-sama a déclaré qu’après ce premier
album, il se tiendra un peu plus à l’écart.
Allez-vous continuer de travailler exclusivement avec lui, composer
dorénavant vous-même ou avez-vous prévu de vous
entourer d’autres artistes ?
Kanon Wakeshima : Pour
le moment, je suis encore en période d’apprentissage.
Mana-sama m’aide beaucoup sur ce point, ça me permet
d’absorber de son expérience pour pouvoir me
développer et apprendre à écrire mes musiques
moi-même. Mais par la suite, si d’autres artistes peuvent
me proposer des chansons, je serai intéressée, une fois
que je serai devenue plus mature, dans le monde de la musique. Sinon,
j’ai déjà écrit toute seule pour
l’audition que j’ai passée à la fin du
lycée, quand j’ai été choisie par Mana-sama.
Journal du Japon : Qu’avez-vous appris avec Mana-sama ?
Kanon Wakeshima :
Ce que j’ai principalement appris de lui, c’est la force
qu’une personne seule peut impliquer dans la création
d’une chanson, du début à la fin, une œuvre
complète à part entière en prenant tous les
efforts sur soi.
Japanbar : Le violoncelle occupe une
place importante dans votre vie. Pensez-vous un jour reformer un duo de
violoncellistes ou retourner dans un groupe d’ensembles baroques ?
Kanon Wakeshima : J’aimerais assez, et ce serait intéressant de pouvoir jouer aussi en groupe oui.
Mata-Web : Aimeriez-vous faire un album de reprises de standards de la musique classique ?
Kanon Wakeshima :
Pour le moment, je suis encore en train de m’entraîner en
jouant notamment des morceaux de Bach, mais c’est vrai que
j’aimerais bien en insérer quelques-uns dans mes CD plus
tard.
Japanbar : Avec le chant et le violoncelle, votre
autre passion reste le dessin. Aimeriez-vous un jour créer votre
propre ligne de vêtements ?
Kanon Wakeshima :
Effectivement, ce qui m’a donné le goût du dessin,
c’est le fait de dessiner les vêtements, d’imaginer
des créations, je serais très très
intéressée de créer un jour une ligne de
vêtements.
Journal du Japon : Quel a
été votre ressenti sur le défilé Harajuku
auquel vous avez participé ?
Kanon Wakeshima :
J’ai plus d’impression du concert que j’ai fait
à la suite du défilé. J’ai surtout
apprécié le public qui m’a même
souhaité un joyeux anniversaire. J’ai pu l’entendre
et j’étais vraiment émue.
Journal du Japon : Comment s’est passé le showcase lorsque les fans vous ont souhaité votre anniversaire ?
Kanon Wakeshima : J’étais
vraiment heureuse suite à la réaction du public pendant
tout le concert, les applaudissements, les encouragements. Et notamment
aussi avant que je commence à jouer du violoncelle, beaucoup de
personnes m’acclamaient et m’applaudissaient,
c’était émouvant.
Mata-Web : Avez-vous eu la chance de rencontrer l’une de vos musiciennes préférées Emilie Simon ?
Kanon Wakeshima :
Non, mais si on pouvait m’en donner l’occasion, je serais
très heureuse. J’ai vu des vidéos d’elle
où je voyais les musiciens jouer avec leurs bras sur
l’eau, et j’aime aussi beaucoup son style vestimentaire.
Elle est très jolie.
Mata-Web : Quels souvenirs gardez-vous de votre mini-concert en février dernier ?
Kanon Wakeshima :
Etant donné qu’il s’agissait de mon premier concert
à l’étranger, j’ai été
agréablement surprise. J’avais peur que le public ne soit
pas au rendez-vous. J’ai été plus que surprise par
le nombre de personnes s’étant déplacées.
Tout le monde était très motivé, j’avais
l’impression de jouer avec eux sur scène, nous
étions vraiment en harmonie. J’ai également
été très surprise et comblée du fait que
d’autres personnes dans le public avaient sorti leur parapluie en
même temps que moi sur scène.
Japanbar
: Après l’Europe, vous vous attaquerez prochainement aux
Etats-Unis (17-19 juillet à l’Otacon). Comment voyez-vous
votre rencontre avec le public outre-Atlantique ?
Kanon Wakeshima :
On a parlé de cette histoire des Etats-Unis que très
récemment donc je ne sais pas du tout ce que les gens pensent et
savent sur moi ou mes créations, quelle image ils ont de moi. Ce
sera donc l’occasion pour moi d’essayer de plaire au plus
de fans possible et de leur faire écouter ce que je fais
réellement.
Journal du Japon : Pensez-vous influencer les fans, dans leur comportement au quotidien ?
Kanon Wakeshima : J’espère
en fait que les gens qui m’écoutent peuvent un peu se
reporter à mon histoire et que ceux qui veulent devenir artistes
plus tard et faire de la musique, peuvent se comparer à moi et
pouvoir un jour réaliser leurs rêves, comme j’ai
réalisé le mien grâce à ceux qui
m’écoutent. J’espère être une source
d’inspiration et qu’ils ne perdent pas espoir, qu’ils
puissent persévérer grâce à moi.
Mata-Web : Ceci est votre deuxième visite à Paris. Avez-vous eu le temps de visiter ?
Kanon Wakeshima : Je
n’ai pas eu le temps de visiter la dernière fois, mais ce
coup-ci, j’aurai un jour de libre après les
événements de Japan Expo, donc j’aimerais beaucoup
aller au musée de l’Orangerie. C’est sur les
conseils d’un ami qui y est déjà allé. Il
m’a parlé d’une fontaine créée,
changeant d’image et de couleur en fonction de l’impact des
rayons du soleil dessus. Cet ami m’a dit que c’était
une chose à voir absolument.
Japanbar : Hors Paris, y-a-t-il des monuments ou des lieux touristiques que vous aimeriez également visiter ?
Kanon Wakeshima : Je
n’ai eu l’occasion de venir qu’à Paris. Je ne
connais pas très bien les monuments de Paris donc je vais
commencer par les connaître avant de m’intéresser
à la périphérie.
Mata-Web : Quelle image aviez-vous de la France avant votre arrivée, et a-t-elle changé depuis ?
Kanon Wakeshima :
L’image que j’avais avant, c’est toutes ces villes
magnifiques à contempler, et finalement ma vision n’a pas
changé du tout, puisqu’en venant en France, je me suis
aperçue que chaque ville était comme un musée
géant. C’est donc très émouvant de voir ces
villes en France et ses monuments.
Journal du Japon : Quel est votre rapport avec la mode française ?
Kanon Wakeshima : Au
Japon, j’ai eu l’occasion dans les magazines de voir
à chaque fois un peu ce qui se fait en France au niveau de la
mode et il m’arrive même de temps en temps de voir dans les
boutiques de vêtements japonais, des vêtements
inspirés de cette mode française, qu’on retrouve un
peu par rapport aux magazines.
Japanbar : Quels sont vos projets futurs ?
Kanon Wakeshima : Je
suis en train d’écrire une chanson avec Mana-sama et il
est prévu qu’elle sorte à peu près pour
l’automne prochain.
Japanbar : Cela sera-t-il votre dernière collaboration avec Mana-sama ?
Kanon Wakeshima : ça dépend de Mana-sama.
Japanbar : Avez-vous des projets de seiyuu dans le futur ?
Kanon Wakeshima : J’ai
eu l’occasion de participer un peu au doublage de Vampire Knight
où j’ai doublé une servante. Il y a un peu un
rapprochement entre prêter sa voix pour un
générique de fin et prêter sa voix pour un
personnage. Donc j’aimerais bien qu’un jour on me propose
un doublage pour une autre série ou un autre personnage.
Japanbar : Quel a été votre ressenti lorsque vous avez réalisé ce travail de doublage ?
Kanon
Wakeshima : J’avais énormément le trac quand je
suis rentrée dans cette période de doublage mais
c’était sans compter sur les autres comédiens de
doublage qui étaient très gentils et m’ont
donné des conseils. Donc ça s’est bien
passé. Il m’est arrivé de me tromper quelques fois
mais ça s’est bien terminé.
Mata-Web : Avez-vous vu au moins la première saison de Vampire Knight ?
Kanon Wakeshima : J’ai tout vu et j’ai apprécié.
Journal du Japon : Êtes-vous fan d’animation ?
Kanon Wakeshima : Pas
forcément d’animation mais j’aime bien les
œuvres d’Ai Yazawa comme Nana et Paradise Kiss, mais en
version papier.
Mata-Web : Hormis les mangas, lisez-vous beaucoup ?
Kanon Wakeshima : J’aime tout ce qui est fantastique et un peu proche de l’horreur et du mystérieux.
Journal du Japon : Quel est le message de l’album "Shinshoku dolce" ?
Kanon Wakeshima : L’album
est bâti autour d’un monde contrasté avec
d’une part le « Shinshoku », tout ce qui est horreur
et mystère, donc on en revient un peu à la lecture, et
« dolce », la douceur, tout ce qui est sucrerie.
C’est ce mélange qui a créé un monde
à partir duquel sont nés l’album et les chansons.
Mata-Web : Un mot pour les fans ?
Kanon Wakeshima
: Bonjour, je suis Kanon Wakeshima. J’ai pu revenir jouer
à Japan Expo grâce à vous cette année. Je
vous aime beaucoup car vous êtes très chaleureux, gentils
et je vous apprécie vraiment. J’espère pouvoir
revenir jouer à Paris grâce à vous et que de votre
côté vous viendrez très nombreux.