~ INTERVIEWS ~



Bonjour, pourriez-vous vous présenter à celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Kanon Wakeshima : (elle va tout dire dans un français assez surprenant)Je m’appelle Kanon Wakeshima, je fais du violoncelle depuis l’âge de 3 ans. Mon passe-temps est le dessin. Mon plat préféré, c’est les spaghettis. J’aime les chats, le mien est noir… desu ! (elle finit avec desu, souvent employé en fin de phrase puis tout le monde rit)

Comment avez-vous rencontré Mana-sama ?
Kanon Wakeshima : En fait j’ai participé à une audition organisée par Sony Music Japan qui cherchait des artistes, chanteurs de moins de 20 ans. J’ai donc envoyé une cassette de démo où je chantais et jouais du violoncelle. C’est comme cela que j’ai été repérée. J’ai eu la chance d’être assez originale ainsi pour sortir du lot des participants et juste à ce moment-là Mana-sama cherchait à produire une jeune chanteuse et il a été inspiré par cette histoire de violoncelle. Ainsi, cela serait original de mêler la pop avec le violoncelle. Mana-sama m’a alors prise sous son aile et les choses se sont alors lancées.

A propos de cette audition, qu’est-ce qui vous a poussée à y participer ?
Kanon Wakeshima : Depuis le collège j’ai créé diverses cassettes de démo à partir de petits morceaux que je composais dans mon coin comme un passe-temps. Puis un jour à la sortie de l’école, des gens distribuaient des tracts à propos de ce concours pour les moins de 20 ans. J'ai pensé à pourquoi ne pas envoyer une cassette mais c’était sans aucune conviction car je pensais que les auditions c’était forcément truqué, qu’on envoyait des cassettes mais que personne ne les écoutaient. J’ai souvent pensé aux musiciens qui ont bien du mal, allant d’audition en audition pour ne jamais rien obtenir alors que là j’ai envoyé ma cassette, les gens l’ont écoutée et j’ai réussi du premier coup ! C’était ma première audition ! Finalement j’ai compris que les responsables écoutaient toutes les cassettes et cela m’a beaucoup impressionnée.

Comment s’est déroulée la composition des musiques avec Mana-sama, sachant qu’il compose et que vous écrivez les paroles ?
Kanon Wakeshima : On a souvent l’image de Mana-sama qui en fait beaucoup sur scène, presque excessif voire agressif, mais pendant que nous travaillions ensemble, ce n’était pas du tout cela. Il est très calme, posé, c’est même un vrai gentleman et il est très concentré sur ce qu’il fait. Il est aussi très à l’écoute des autres et c’est un grand plaisir de travailler avec lui parce que c’est quelqu’un qui va au bout de ce qu’il a décidé parce que lorsqu’il se lance dans une mélodie, il continue jusqu’à ce qu’il soit satisfait. Il n’est vraiment pas si expansif que cela dans le travail.

Comment vos parents en sont-ils venus à vous proposer de jouer du violoncelle dès l’âge de 3 ans ?
Kanon Wakeshima : En fait même avant ma naissance mes parents avaient décidé que je jouerai du violoncelle. Ils ont toujours eu cette idée de me faire jouer de cet instrument. Et quand j’avais 3 ans, ils sont tombés dans la rue sur un poster avec un professeur de violoncelle et ils l’ont donc contacté. Ce qui était drôle c’est que comme j’étais très petite, j’avais un mini-violoncelle ! (rires)

D’où vous vient cet attrait pour la musique baroque ?
Kanon Wakeshima : Lorsque j’étais au collège, j’ai rencontré plusieurs personnes qui s’intéressaient beaucoup à la musique baroque et qui y étaient mêmes assez impliquées, en tant que musiciens. J’ai fait parti d’un ensemble constitué de ces personnes et j’ai pu découvrir la musique baroque grâce à eux et à leur passion qui allait très loin : ils préparaient leurs instruments eux-mêmes puisque certains n’existent plus aujourd’hui ! J’ai aussi eu la chance de pouvoir jouer dans une église où on me laissait jouer une fois par mois pour y donner des représentations de musique baroque avec mon ensemble.

Est-ce que vous étiez intéressée par le mouvement Gothic Lolita avant de vous lancer dans cette carrière ?
Kanon Wakeshima : Je connaissais ce mouvement auparavant mais je m’intéressais surtout au style kurashikku gaaru (NDLR : style plus classique des jeunes demoiselles), même si je trouvais que les Gothic lolitas étaient très mignonnes.

Souhaitez-vous par exemple jouer un jour avec un réel orchestre sur scène ? Et pourquoi pas le diriger vous-même ?
Kanon Wakeshima : Pendant que j’étais au lycée à l’occasion de concours et de représentations il m’est arrivé de diriger des ensembles mais j’ai trouvé cela très difficile ! (rires)

Quelle est votre vision de la France ? Vous avez indiqué sur votre blog être anxieuse de venir ici, comment trouvez-vous Paris maintenant ?
Kanon Wakeshima : (rires) C’est une impression étrange que j’ai, car tout ce que je voyais à la télévision ou dans les magazines se trouve devant mes yeux (rires).
Et comment est-ce finalement ?
Kanon Wakeshima : Tout d’abord il y a les musées qui m’impressionnent. Il est aussi rare de voir autant de bâtiments si anciens. C’est vraiment différent du Japon où il y a des buildings très hauts (rires). C’est très bien (dit-elle en français) !

Qu’attendez-vous de cette venue avec les deux soirées ?
Kanon Wakeshima : J’espère juste qu’il y aura beaucoup de monde qui viendra m’écouter.

Avez-vous une appréhension concernant les fans qui seraient différents du Japon ?
Kanon Wakeshima : Je me demande comment ma musique va être perçue puisque je n’ai aucune idée de comment à l’étranger les gens perçoivent la musique japonaise. Je suis donc un petit peu anxieuse.

Sur votre second single Suna no Oshiro, on vous entend avec une voix chuchotée, posée lors des couplets, on ressent dès lors une atmosphère plus ambiguë. Que souhaitiez-vous dégager comme sentiment ?
Kanon Wakeshima : C’est une chanson qui est basée sur l’ombre et la lumière. Lorsque je chuchote, on est vraiment dans la pénombre donc je perce les ténèbres avec ma voix plus forte lors des refrains. Cela symbolise une lumière qui vient du ciel et qui transperce les ténèbres. Cette chanson navigue donc entre l’ombre et la lumière, avec des percées de lumière entre deux nappes d’ombre.

A propos de votre album Shinshoku Dolce, pensiez-vous un jour venir en Europe et avoir une version européenne de votre CD ?
Kanon Wakeshima : Ah non je n’y aurais jamais cru ! (rires)

Le nom de cet album Shinshoku Dolce signifie une sorte de douce violation. C’est un titre assez particulier, les deux mots se contredisant quelque peu, comme un oxymore. Pourquoi un tel titre ?
Kanon Wakeshima : Il s’agit de représenter le personnage de Kanon Wakeshima. Ce personnage lie l’innocence et la pureté d’une jeune fille avec les ténèbres, dans tout ce qui est gothique finalement. C’est ce mélange des genres qui donne ce titre d’album puisqu’il s’agit à la fois de représenter la violation mais il faut montrer que tout n’est pas interdit avec le mot dolce qui vient atténuer cette impression d’agressivité. Ce qui représente donc le mieux Kanon c’est l’antagonisme de ces deux mots qui donne le nom et le ton de l’album.

La chanson Ennui Kibun ! diffère des autres dans votre album. On la trouve plus légère musicalement entre autre et on vous entend même chanter comme si vous étiez sous votre douche. Pourriez-vous nous parler un peu plus de cette chanson ? (on l’entend sous la douche, avec le bruit des oiseaux/chat puis le téléphone sonne et elle se demande qui est-ce)
Kanon Wakeshima : Lorsque Mana-sama m’a donné cette mélodie pour écrire les paroles, j’ai imaginé une histoire pour écrire ces paroles. Et donc avec la légèreté de la mélodie, je me suis dit qu’il pourrait s’agir de l’histoire d’une personne qui serait de mauvaise humeur mais qui aurait des choses à faire quand même. Et en fait honnêtement, j’ai un peu du mal le matin (rires) ! Je voulais parler donc d’un personnage qui a du mal à se réveiller et à se mettre en route, puis rien ne va : le téléphone sonne, le chat vient l’embêter, etc. Il est donc ennuyé, d’où l’utilisation du mot "Ennui" dans le titre de la chanson.

Vous chantez les premiers et derniers couplets de la chanson L’espoir ~Mahou No Akai Ito~ en français. Pourquoi en français et comment avez-vous écrit ces paroles ?
Kanon Wakeshima : J’ai essayé de faire de mon mieux (rires) ! La mélodie de cette chanson m’évoquait la pop française. Je suis donc partie dans cette voix là pour écrire les paroles : j’ai imaginé l’histoire d’une petite fille en primaire ou au collège qui, à l’approche de la Saint-Valentin, s’emballe un petit peu et se demande ce qu’elle pourrait faire à ce propos-là. J’ai donc gardé ce côté français de la mélodie en parlant d’une petite française en écrivant d’abord les paroles en japonais puis les ai traduites en français.

Comment avez-vous effectué cette traduction ? Avez-vous été aidée par quelqu’un en particulier ?
Kanon Wakeshima : J’ai présenté ces paroles à un professeur de français puis je lui ai demandé aussi d’assister à l’enregistrement pour qu’il m’aide pour ma prononciation.

Vous étudiez donc le français ?
Kanon Wakeshima : Oh, un tout tout petit peu seulement (rires) !

Votre profil indique que vous écoutez et appréciez quelques artistes français comme Eric Satie (connu entre autre pour ses Gymnopédies), Claude Debussy (Clair de Lune, Nocturnes et Estampes) et enfin Emilie Simon. Comment avez-vous découvert ces artistes variés ?
Kanon Wakeshima : Je suis toujours à l’écoute de nombreuses musiques et je me suis rendue compte que souvent les compositions qui me plaisaient étaient françaises (rires) !

Avez-vous un message général à donner à celles et ceux qui vous écoutent, français, japonais ou d’ailleurs ?
Kanon Wakeshima : Je suis très contente que l’on écoute ma musique et j’espère que cela continuera ainsi longtemps. J’apprécie aussi qu’il y ait des personnes en dehors du Japon qui écoute ma musique. Que mes chansons donnent des émotions à ces personnes me rendraient heureuse. En tout cas, je fais de mon mieux à cette fin ! Au mois de mai de cette année, je fêterai la première année de ma carrière professionnelle. Même si c’est court, j’espère que dans mon premier album, dans lequel j’ai mis la somme de toutes mes expériences, saura satisfaire les gens qui ont eu la gentillesse et l’amabilité et la patience d’attendre cet album. Je ne veux vraiment pas les décevoir !

Quels sont alors vos projets futurs ?
Kanon Wakeshima : Rien n’est clairement fixé à part un live à venir sur Tōkyō.

Parlons maintenant de votre participation à l’anime Vampire Knight, comment est-ce que cela s’est déroulé ?
Kanon Wakeshima : Tout d’abord j’avais une chanson dont j’ai écrit les paroles qui n’était pas du tout prévue pour cet anime et lorsque l’anime est entré en production, on m’a demandé la possibilité d’utiliser cette chanson et j’en étais très contente ! Sauf que… je ne connaissais pas du tout Vampire Knight donc j’ai commencé à lire le manga. J’ai trouvé cela vraiment intéressant et j’ai été charmé entre autre par le fait que l’école des héros ressemble à un château. Moi aussi j’aurai aimé aller dans ce genre d’école (rires) ! J’ai ensuite regardé l’anime et j’ai apprécié la qualité graphique de l’ensemble, qu’il s’agisse des couleurs, des décors magnifiques.
J’ai été très émue de voir le générique de fin associé à ma chanson. Lorsque la seconde saison de Vampire Knight a été lancée en production une autre chanson a été utilisée, là aussi sans pour autant le savoir au préalable. En fait Mana-sama a tout préparé dans l’ombre sans me dire que ces chansons seraient utilisées à ces fins. J’étais une nouvelle fois heureuse que cela serve à cet anime car qui plus est, les images collaient parfaitement avec mon texte.
Il y a autre chose qui m’a fait plaisir : dans les deux singles ainsi que dans l’album il y a un dessin de la mangaka de Vampire Knight (NDLR : Hiro Matsuri).

Vous avez un talent certain aussi dans le dessin comme on peut le voir sur votre journal de votre site internet. Pensez-vous utiliser ce talent dans l’un de vos futurs clips ?
Kanon Wakeshima : Ah oui ? Rien n’est prévu pour le moment ! (rires) Sinon mes dessins sont utilisés dans l’album où l’on peut voir mon chat entre autre.

Mais vu votre actualité des deux prochains jours, avez-vous pour finir un message particulier à l’attention de vos fans français qui vont écouter votre CD ?
Kanon Wakeshima : C’est un message en deux points que j’aimerais faire passer.
Tout d’abord j’aimerais que les gens se rendent compte à quel point j’ai eu la chance de travailler avec Mana-sama. C’est grâce à lui que j’ai pu créer cet univers créé d’ombre et de lumière. C’est un univers que je trouve particulièrement attrayant pour ma part et j’espère qu’il vous plaira aussi. Mana-sama fait se rencontrer ici deux univers bien différents, à savoir la pop-électro et le violoncelle.
Ensuite, dans mon album, le thème principal n’est pas la réalité mais le fait de s’échapper de la réalité avec des histoires pas forcément fantastiques mais tout du moins oniriques. J’espère que cela vous plaira.

Merci à vous
Kanon Wakeshima : Merci.

JaME tient à remercier Kanon Wakeshima et son équipe, Sony Music Japon, Grégoire Hellot pour la traduction ainsi que l’équipe de Wasabi Records (dont Aurélie et Gaëlle).

Retrouvez cette interview et plein d'autres encore sur le site JaME


 CREDITS : 

Still Doll © 2008~2010
Design créé par Nanakoo & Kurisifai Tow ( Kuri-chan ).
Le contenu du site provient du travail du staff.
Toute reproduction partielle ou entière est formellement interdite.

 COMPTEUR DE VISITES : 




Agrandir le chat .